est le fils aîné de « Jules » Huyot, deux fois Maire d’Eaubonne de 1898 à 1904 et de 1905 à 1908. Même s’il naît le 8 juin 1872 dans le domicile familial des Huyot rue Saint-Placide à Paris 6e, on peut le considérer comme enfant d’Eaubonne car la famille Huyot occupe depuis 1860 une propriété dans notre ville : la « Villa Huyot » 18 rue Georges-V, en face de la Maison des Associations.

Fils et petit-fils de graveurs, Étienne Marcel Albert Huyot évolue dès son plus jeune âge dans un milieu artistique fécond. Il passe le concours de l’École des Beaux-arts puis il entre dans l’Atelier de Gustave Moreau, où il côtoie Georges Rouault, Albert Marquet, Henri Matisse. Ses premières œuvres s’apparentent aux recherches impressionnistes. Puis, dès 1910, sa palette se tourne vers des couleurs plus fauves. Il se lie d’amitié avec Matisse, à qui il rend visite à Collioure. L’année 1912 marque chez lui un changement artistique majeur. Il se tourne vers le cubisme dans la mouvance d’artistes comme Le Fauconnier, Gleizes et Metzinger.
L’originalité de son œuvre réside dans son attrait pour les compositions de thème musical, qui
reflètent son goût mélomane. Au cours de sa carrière, Albert Huyot expose à Paris aux Indépendants, au Salon des Tuileries et au Salon d’Automne, mais aussi à Bruxelles lors de la Grande Exposition de 1920 et à Amsterdam. Une première exposition personnelle d’Albert Huyot se tient à la galerie La Licorne en 1920, puis à la galerie Druet en 1921. Il est soutenu par la célèbre galerie Berthe Weill (46 rue Lafitte, 75009 Paris), qui lui consacre une exposition personnelle en mai 1926, puis en 1931. Très vite intéressée par son œuvre, Berthe Weill tente de le convaincre de participer plus souvent à des expositions. Comme beaucoup d’artistes cubistes de l’époque, Albert Huyot se tournera vers une peinture classique. La gamme colorée deviendra plus sombre, le dessin plus dépouillé, pour revenir à un certain réalisme dans les tableaux de nus et les scènes d’intérieur et d’extérieur.
« Le Mirage » 1918.

Peinture et collage sont liés, sous l’influence des œuvres de Picasso et de Braque. On remarque même, dans certains collages de photographies découpées, un esprit surréaliste avant la lettre. Il participe aux soirées « Lyre et Palette » dans l’atelier du peintre Legendre, rue Huygens à Montparnasse, où sont réunies simultanément peinture, poésie et musique avec des artistes comme Picasso, Matisse, Modigliani ou Cocteau.
« Vue d’Osny » 1928

C’est vers 1892 que son père fait construire pour lui, dans un angle de la propriété d’Eaubonne, un atelier, connu encore aujourd’hui comme le « Chalet d’un artiste » dans un style normand à colombages, toujours visible de nos jours rue George-V face au Petit-Château. Il semble qu’Albert ne l’ait jamais occupé ni utilisé comme atelier.

Domicile parisien des années 1930 : 13 rue Jeanne, 75015 Paris. Entre 1930 et 1940 environ, il loue une maison à Osny (95), 5 rue Aristide Briand, en face de la maison du peintre impressionniste George William Thornley, installé à Osny depuis 1892. C’est sans doute à cause de Thornley que Huyot s’installe à Osny. Il semble avoir coupé ses liens avec Eaubonne, n’étant jamais revenu y travailler.
Il décède à Limeil-Brévannes le 29 Décembre 1968, à 96 ans, pas loin de Brunoy dans l’Essonne, où vivait sa sœur Joséphine (décédée en 1964), veuve du peintre et graveur Emile-Louis de Ruaz.
(D’après l’exposition présentée par le Cercle Historique et Archéologique d’Eaubonne et de la Vallée de Montmorency, à la Maison des Associations le 23 novembre 2013) mise à jour décembre 2024